L’intégration des robots dans les milieux professionnels se développe rapidement, mais ceux-ci ne sont pas toujours bien acceptés par les travailleurs. Ce projet de recherche s’intéresse aux robots dits “collaboratifs” (ou cobots), conçus pour partager un espace de travail avec un humain et coopérer avec lui. Si ces technologies sont de plus en plus présentes dans l’industrie, elles tendent aussi à se développer dans des environnements moins automatisés, comme la médecine ou l’artisanat. Cependant, il y a encore peu de littérature scientifique à ce sujet et ce projet est l’occasion de développer cet axe de recherche.

Dans ce projet, nous avons choisi un scénario de travail simulé dans une chocolaterie, où un cobot vient en aide à un-e employé-e chargé-e de préparer des commandes. Le robot remplit des boîtes de chocolats pendant que la personne effectue une autre tâche en parallèle. Ce type de situation illustre une situation de coexistence humain-cobot.

L’expérimentation porte sur la perception des participants face au comportement du robot, notamment lorsqu’il fait une erreur. Trois conditions sont testées :
1. Le robot ne fait pas d’erreur.
2. Le robot fait une erreur.
3. Le robot fait une erreur et initie une stratégie de réparation (explication et guidage de l’utilisateur).

Les participants interagissent avec le robot à l’aide de commandes vocales et/ou tactiles. Un retour haptique (vibration) et visuel permet au robot de signaler une éventuelle erreur et la fin de la tâche. À la fin de l’expérience, ils répondent à plusieurs questionnaires sur l’acceptation et la fiabilité perçue du robot ainsi que sur leur familiarité avec les robots.

L’enjeu est d’identifier ce qui, dans le comportement du robot, renforce ou détériore la relation de confiance avec l’utilisateur. En comprenant mieux ces dynamiques, on peut proposer des recommandations pour concevoir des interactions humain-cobots qui soient non seulement efficaces, mais aussi acceptés et adoptés durablement dans les milieux de travail. Dans ce cadre là, il a été choisi de mesurer la familiarité des participants tout venants avec les robots. En effet, en sortant du domaine de l’industrie, on s’adresse à une population plus novice, supposément plus impactée par de potentielles erreurs de la part du robot. De fait, les interactions humain-cobot devraient être pensées de sorte à correspondre à l’ensemble de la population.

Ce projet est mené par une équipe pluridisciplinaire composée de deux étudiants en cinquième année d’école d’ingénieurs à l’ICAM Toulouse, Matthieu Pohin et Marie Salesses, et de trois étudiantes en master d’Ergonomie Cognitive à l’Université Toulouse Jean Jaurès, Morgane Caillon—Bach, Anaïs Tracoulat et Léa Audouy. Ces étudiants sont encadrés par Simona D’Attanasio, chercheuse en robotique à l’ICAM de Toulouse et Anna Studinska, chercheuse en psychologie rattachée au laboratoire CLLE (Cognition, Lettre, Langage et Ergonomie). Il s’inscrit dans une volonté de rapprocher les apports de la psychologie, de l’ergonomie, de ingénierie et de la robotique pour construire des technologies réellement centrées sur l’humain.